La stratégie de l'agresseur
-Remonter dans le temps et l’histoire du couple avec la victime va permettre de dégager la stratégie de l’agresseur et de faire comprendre à la femme qu’elle est victime depuis le début et que rien n’est arrivé par hasard.
Cette stratégie, commune à un nombre important d’agresseurs, débute par une phase de séduction. La victime est choisie par l’agresseur et ce choix résulte de l’histoire de l’agresseur et non de l’histoire de la victime.
Souvent, Monsieur et Madame se mettent en couple rapidement.
Assez rapidement, sous prétexte d’être dans une relation « fusionnelle », Monsieur va isoler Madame au fil du temps: il l’accompagne dans ses déplacements, la coupe du monde extérieur, vient la chercher sur son lieu de travail… La femme ne va donc plus pouvoir comparer sa situation à celle d’autres personnes et va alors la banaliser, la normaliser. Il s’agit également de la couper de toute aide possible.
Commencent ensuite les dévalorisations afin d’enlever à la femme toute confiance en elle et toute capacité à réagir. Par exemple, Monsieur ne s’adresse plus directement à Madame lors des repas, mais ne parle qu’aux enfants, dévalorisant tout ce que peut faire sa femme devant ces derniers. C’est le début des violences psychologiques.
Puis, Monsieur fait régner la peur, la terreur par les cris, les colères, les mots qui font mal, les violences sexuelles. C’est Monsieur qui décide de quand et comment se déroulent les relations sexuelles du couple. Il maitrise également la contraception de Madame.
Monsieur verrouille ensuite le secret : par des menaces, il empêche Madame de parler.
Parallèlement, l’agresseur va recruter des alliés en se montrant sous son meilleur jour auprès des amis, de la belle-famille, es collègues… Il se confère ainsi une image de mari idéal ce qui assoit son emprise et finit d’isoler sa compagne.
Enfin, il inverse la culpabilité : si je me comporte comme ça c’est de ta faute !
Pour chaque étape, il convient de l’appliquer au cas d’espèce et de noter tous les exemples de violences subis par la victime.
La mise en évidence de cette stratégie va faire comprendre à la victime qu’il ne s’agit pas d’Elle mais de Lui. Il s’agit de déplacer le curseur de la victime vers l’auteur des violences : la violence est l’affaire de Monsieur. Les actes de violence sont des actes réfléchis : Monsieur a fait le choix d’être violent, ce choix pouvant être influencé par sa propre histoire. Mais en aucun cas ce choix n’est influencé par le comportement de la victime.