Les Conséquences des violences sur le quotidien  des femmes et des enfants

-

Comprendre les conséquences des violences sur le quotidien des victimes est essentiel pour les conseiller et les défendre correctement.

Selon le Docteur Muriel Salmona, psychiatre spécialisée sur la mémoire traumatique, les violences familiales sont pour les femmes et les enfants à  l'origine d'importants traumatismes psychiques et de conséquences graves et durables sur leur santé psychique et physique : pour les femmes, conséquences sur leur vie personnelle, affective, sociale et professionnelle, et pour les enfants conséquences sur leur développement, leur scolarisation, leur socialisation et leur vie affective. 

Ces impacts sont liés à l'installation de troubles psychotraumatiques sévères qui sont particulièrement fréquents chez les femmes victimes de violences conjugales : 58% versus 24% chez l'ensemble des victimes de traumatismes. Le constat est similaire pour les enfants exposés aux violences conjugales : 60% versus 24%.
 

Les troubles psychotraumatiques sont également un facteur de risque majeur d’emprise et de « re-victimisation ».
 

Les violences verbales (injures, cris, menaces) et les violences sur la parentalité (dévalorisation par rapport à son rôle de mère) engendrent chez la victime des sentiments de perte d’estime de soi, de dévalorisation, de perte de respect des enfants à l’égard de leur mère, de culpabilité, de honte, de perte de confiance. Elles ont directement un impact sur la santé mentale de la victime : état de stress, insomnies, anxiété, dépressions, tentatives de suicide, troubles alimentaires, addictions, phobies...
 

Les violences physiques sont également à l’origine de douleurs, de troubles cardiovasculaires, de complications gynécologiques, d’état de fatigue chronique...
 

Selon Mathilde Delespine, Sage-femme et Responsable de l'Unité Violences au sein de la Maison des Femmes de St Denis,les violences conjugales multiplient par 1,9 fois le risque de fausse couche et augmente de 17% le risque de naissance prématurée. Les femmes ayant subi des violences sexuelles au cours des 12 derniers mois (incluant également les viols conjugaux) ont 26 fois plus de risques de faire une tentative de suicide que celles qui n’en ont pas été victimes.
 

  1. Selon le Docteur Muriel Salmona, les violences subies pendant l’enfance sont les premiers facteurs de risque :

    • de mort prématurée (jusqu’à 20 ans d’espérance de vie en moins)

    • de suicide,

    • de problèmes de santé,

    • de précarité,

    • d’addictions,

    • de conduites à risque...

      Egalement, le fœtus est exposé au stress de sa maman victime car il est baigné dans son cortisol. Il a été observé des bébés naissant avec un hippocampe (structure cérébrale impliquée dans la mémoire) atrophié, il y a une altération du « cerveau émotionnel ».

      Il est nécessaire de prendre conscience de ces multiples risques. La violence est un danger pour les victimes sur le long terme, même lorsque la situation à risque cesse, surtout si ces dernières ne sont pas prises en charge correctement par des professionnels formés.